Abat Oiseau et St Sébastien

L'archerie et les traditions

Les traditions

Une Compagnie adhère aux valeurs de la Chevalerie d'arc comme la solidarité, le respect, la courtoisie et l'honneur, un clubs de tir à l'arc, à vocation purement sportive.

Dans les Compagnies les plus traditionnelles, on respecte encore l'organisation suivante :

Le Capitaine (président) dirige la Compagnie. Il est normalement au fait des traditions de la Chevalerie d'Arc.

Le Premier Lieutenant (Vice Président), l'assiste dans ses fonctions, et assure la relation avec les archers de la Compagnie.

Les Sous-lieutenant

Le Greffier (Secrétaire) Détenteurs des registres de la compagnie.

Le Trésorier (trésorier) s'occupe des finances de la compagnie. Il peut être assisté d'un adjoint.

Un Prévost (Censeur ou Procureur) – Il est le garant du respect des règles. Son rôle n’est pas punitif mais pédagogique (le terme « Prévost » est de ce fait préférable, n’ayant pas la connotation punitive des deux autres). Lorsqu’il constate une faute, il doit expliquer en quoi il s’agit d’une faute. Ce n’est que si le fautif, malgré plusieurs explications, ne modifie pas son comportement qu’on lui présente le Tronc (tirelire de la Compagnie)

Le Prévost est également l’arbitre en cas de conflit lié à la présentation du Tronc.

Le porte drapeau, avoir un porte drapeau est obligatoire pour une compagnie.

Les officiers de tir s'occupent de tous ce qui est en lien avec la pratique du tir à l'arc, formation, compétition....


L'abat Oiseau


L'origine de l'Abat d'Oiseau :

L' « abat d'oiseau », également appelé « Tir du Roy » trouve ses origines au Moyen Age.

Egalement appelé jeu du papegay ou du papegault (Nom ancien du perroquet), il se pratiquait, chaque année, généralement au printemps.

Le jeu consistait, pour les archers qui y étaient autorisés, à tirer sur une cible, représentant un volatile, accrochée en haut d'un mât, d'une longue perche, à la cime d'un arbre ou au sommet d'une tour, ou bien encore dans les douves des châteaux et les fossés des remparts.

L'Archer, ou l'Arbalétrier qui abattait l'Oiseau, était proclamé Roy pour une année. Il pouvait recevoir le titre d'Empereur en remportant le jeu trois années consécutives.

Le Roy recevait un cadeau, et était exempt d'impôts pendant la durée de son Règne éphémère, notamment sur le vin : le droit de papegay.

L'Abat d'Oiseau aujourd'hui :

Notre Compagnie perpétue cette tradition, en organisant chaque année au début du printemps, un Tir pour élire notre Roi (ou Reine). C'est l'occasion de réunir l'ensemble des Archers de la Compagnie.

Ce Tir s'effectue sur une cible « Beursault » au centre de laquelle est placé un oiseau en bois dont la dimension est de un pouce de large sur un pouce de haut.

La distance de tir est de 50m.

Une seconde cible, placée à 25 m, est réservée aux jeunes, pour le Tir du Roitelet.

Déroulement du Tir :

Pour chaque volée, les Archers tirent une flèche tour à tour dans un ordre préétabli : Le Roy en exercice, les membres du bureau, puis les Archers par ordre d'arrivée sur le terrain.

Comme pour tous les Tirs Traditionnels, la première flèche doit être tirée, tête couverte, après avoir salué la bute de tir et les autres Archers présents.

Le jeu prend fin lorsque l'Oiseau est abattu (Il doit tomber de la cible et être clairement marqué par la flèche). Si l'Oiseau des jeunes est abattu en premier, le tireur sera élu Roitelet pour l'année, dans le cas contraire, ce sera une année sans Roitelet.

Si l'Oiseau n'est pas abattu avant la fin de la journée, un second tir est organisé le weekend suivant. Si à l'occasion de ce second tir, l'Oiseau résistait encore, il faudrait faire appel à l'aide d'une Compagnie voisine.

Remise des récompenses :

Les nouveaux Roy et Roitelet, reçoivent un cadeau de leurs prédécesseurs. Ils prennent possession de l'Oiseau abattu, ainsi que de la carte, signée par les Archers de la Compagnie. La journée se termine autour d'un « pot » préparé par le Roy (ou la Reine) récemment déchu.

Les nouveaux Roy et Roitelet, devront préparer le Tir pour l'année suivante : Décoration des cibles et des Oiseaux, choix des cadeaux pour les futurs Roy et Roitelet, et préparation des agapes de fin de journée.

Il ne leur est pas interdit, d'organiser un jeu pour célébrer leur année de règne (Rendu du Roy), à l'occasion, par exemple d'un Tir traditionnel.

Roy de France:

Le Tir du Roy de France se déroule toujours au 1er Mai et tous les Roy des Compagnies peuvent y participer pour élire le Roy de France. Donc il faut que l'Abat d'Oiseau dans les Compagnies d'Arc soit fait avant le 1er Mai pour permettre au Roy de se rendre au Tir du Roy de France s'il le désire. Ce n'est pas une obligation. C'est un Tir à la perche vertical, l'oiseau étant placé en haut d'un mat de 18 m de haut environ. Il y a plusieurs mats avec des oiseaux dans un champ et le 1er de sa série qui fait tomber l'Oiseau est sélectionné pour la finale des Roy.

La St Sébastien


Saint Sébastien, Saint patron des archers

a) La vie de saint Sébastien

Saint Sébastien naît aux alentours de l'année 260 à Narbonne, d'un noble du pays et d'une dame de Milan, tous deux fervents chrétiens. Peu après, les parents de Sébastien s'installent à Milan où est donc élevé celui-ci.

Lorsqu'il atteint l'âge adulte, la 9ème persécution envers les chrétiens éclate à Rome. C'est donc vers Rome que se dirige Sébastien afin de mettre sa foi à l'épreuve.

Bien que n'ayant aucune attirance pour le métier des armes, il s'engage dans l'armée afin d'avoir les mouvements plus libres et des entrées faciles, ce qui lui permet de venir plus aisément en aide aux chrétiens martyrisés.

Dans le même temps, il est remarqué par l'empereur Dioclétien qui le prend en amitié et le nomme capitaine d'un détachement de sa garde.

La foi profonde de Sébastien lui permet de réaliser plusieurs guérisons miraculeuses : Zoé, femme de Nicostrate, était muette depuis 6 ans ; l'application de la Croix sur les lèvres lui rend la parole ; Chromace, préfet de Rome, souffrait des atteintes de la goutte ; Sébastien le guérit et le baptise, lui et toute sa famille. Environ 1400 soldats suivent alors son exemple.

En 288, Dioclétien lui reproche sa conduite et tente de le persuader d'abjurer sa foi, Sébastien refuse. Dioclétien ordonne alors aux soldats Mauritaniens - habiles à l'Arc - qu'il commandait de se saisir de lui et de le mettre à mort. Il est alors lié à un arbre (ou une colonne) et ses archers lui tirent dessus puis le laissent pour mort. C'est alors qu'une femme du nom d'Irène, veuve du saint martyr Catule, venant pour donner une sépulture à saint Sébastien, s'aperçoit qu'il respire ; il est vivant ! (Certains pensent que ses hommes, en raison de l'affection qu'ils avaient pour lui, évitèrent soigneusement de toucher un organe vital).

Transporté chez Irène, celui-ci guérit promptement et se rend devant l'empereur afin de lui reprocher sa conduite et son incroyance. Celui-ci le fait alors assommer à coup de massue et ordonne que l'on jette son corps dans les égouts de Rome, cela se passe le 20 janvier. Mais une chrétienne du nom de Lucine le trouve et le fait enterrer, une église sera construite sur son tombeau.

b) Le culte de saint Sébastien

Initialement, saint Sébastien était un saint fondateur ; c'est au 7ème siècle qu'il devient un saint guérisseur ; en 680, il est invoqué pour délivrer Rome d'une grande peste et garde un rôle protecteur au Moyen-Âge ; au 14ème siècle, plus du tiers de la population disparaît à cause d'une grande épidémie de peste noire.

Saint Sébastien est le patron des archers et en 825, sous le règne de Charles le Chauve, le Pape Eugène II confie aux archers le transfert des reliques du saint dans l'abbaye royale de saint Médard, à Soisson.

Saint Sébastien est également le patron des marchands de ferraille et des confréries de charité.

c) La saint Sébastien - Les chevaliers de saint Sébastien

La fête de saint Sébastien

Tous les ans, aux alentours du 20 janvier, les compagnies de tir à l'arc fêtent la saint Sébastien.

Les chevaliers de saint Sébastien

Les compagnies d'arc, qui jouèrent un rôle important dans la lutte contre l'envahisseur anglais, furent très nombreuses en Picardie, Champagne et dans le Nord, et toujours doublées de confréries religieuses très respectées ; plusieurs Roi de France en furent membres : Henri II, François II, Charles IX, ... Leur importance décrut peu à peu pour disparaître à la révolution, les compagnies étant dissoutes en 1790. Néanmoins celles-ci renaquirent une fois les événements calmés. Quant à la confrérie de saint Sébastien, si tous les tireurs du début de ce siècle en faisait partie, seuls quelques tireurs peuvent aujourd'hui se targuer du titre de chevalier de saint Sébastien, un tireur n'étant admis que s'il fait preuve de qualités importantes de probité et de courtoisie.